Le pédicure-podologue peut-il renouveler ou adapter une prescription médicale initiale d'orthèse plantaire ?

21 juillet 2024
Le pédicure-podologue peut-il renouveler ou adapter une prescription médicale initiale d'orthèse plantaire ?
Publié le  Mis à jour le  

Les pédicures-podologues jouent un rôle essentiel dans la gestion des pathologies du pied, notamment par la prescription et l'adaptation d'orthèses plantaires. Les récentes évolutions législatives leur confèrent davantage de responsabilités et de capacités dans ce domaine. Voici un aperçu des dispositions légales actuelles et des conditions à respecter.

Les podologues et leur droit de prescription : ce qu'il faut savoir en 2024

Depuis mai 2023, les pédicures-podologues peuvent prescrire directement des semelles orthopédiques sans ordonnance médicale préalable. Cette évolution, issue de la loi RIST, simplifie l'accès aux soins podologiques. Les patients peuvent désormais consulter un podologue sans passer par leur médecin traitant pour obtenir des orthèses plantaires, tout en bénéficiant d'une prise en charge par l'Assurance Maladie.

Cadre légal des prescriptions podologiques

Le Code de la santé publique définit précisément les prérogatives des pédicures-podologues en matière de prescription. L'article R. 4322-1 autorise ces professionnels à prescrire des topiques à usage externe et des pansements.

La liste des produits prescrits englobe notamment :

  • Des antifongiques pour les affections épidermiques
  • Des kératolytiques à visée adoucissante
  • Des pansements à alginate pour les plaies


Un décret de 2009 a élargi le champ d'action, permettant la prise en charge par la Sécurité sociale de certains produits prescrits. Les podologues peuvent également renouveler les ordonnances de chaussures thérapeutiques pour les patients diabétiques, sous conditions spécifiques.

 

Types de soins et prescriptions autorisés

Les pédicures-podologues disposent d'un large éventail de compétences thérapeutiques. Ils peuvent réaliser des examens cliniques du pied, effectuer des soins de pédicurie, et concevoir des orthèses plantaires sur mesure.

Pour les personnes atteintes de diabète, ces professionnels jouent un rôle crucial dans la prévention des complications. Ils évaluent le risque podologique et déterminent le nombre de séances nécessaires, désormais sans ordonnance préalable.

Les podologues sont également habilités à :

  • Traiter les affections épidermiques et unguéales
  • Pratiquer des actes de rééducation podologique
  • Conseiller sur le choix des chaussures adaptées

Leur champ d'action s'étend à la prise en charge des troubles posturaux et de la marche, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie des patients.

 

Semelles orthopédiques : nouvelle autonomie

La récente évolution législative octroie aux pédicures-podologues une autonomie accrue dans la prescription de semelles orthopédiques. Cette avancée simplifie considérablement le parcours du patient, réduisant les délais d'obtention et optimisant la prise en charge.

Les praticiens peuvent désormais adapter les orthèses plantaires selon les besoins spécifiques de chaque patient, sans intermédiaire. Cette proximité favorise un suivi personnalisé et des ajustements rapides si nécessaire.

L'accès direct aux soins podologiques présente plusieurs bénéfices :

  • Une réactivité accrue face aux problèmes podologiques
  • Une diminution des consultations médicales redondantes
  • Un gain de temps précieux pour les patients


Cette nouvelle prérogative renforce la position du pédicure-podologue comme acteur clé de la santé du pied, tout en facilitant l'accès aux soins pour le grand public.

 

Remboursement et prise en charge des soins

Le remboursement des actes podologiques varie selon le profil du patient. Pour les personnes diabétiques, la Sécurité sociale couvre intégralement les séances de prévention, avec un nombre défini selon le grade de risque.

Les non-diabétiques bénéficient d'une prise en charge limitée, généralement complétée par une mutuelle. Les semelles orthopédiques sont remboursées à 60% du tarif conventionnel par l'Assurance Maladie, le reste étant à la charge du patient ou de sa complémentaire santé.

Certains actes spécifiques comme le traitement des verrues plantaires ou la confection d'orthonyxies ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Les mutuelles proposent souvent des forfaits annuels pour ces soins non conventionnés, permettant aux patients de réduire leurs frais.

La gradation du risque podologique, désormais réalisable directement par le podologue, facilite l'accès à une prise en charge adaptée pour les patients diabétiques.

 

Parcours de soins : avec ou sans ordonnance ?

La consultation d'un pédicure-podologue s'effectue désormais selon deux voies distinctes. L'accès direct s'applique pour les examens cliniques du pied, les soins de pédicurie et la conception d'orthèses plantaires. Les patients peuvent prendre rendez-vous sans passer par leur médecin traitant.

Néanmoins, une ordonnance demeure indispensable dans certains cas :

  • Pour le remboursement des semelles orthopédiques par l'Assurance Maladie
  • Lors du suivi de pathologies chroniques comme le diabète
  • Pour la prise en charge de certains soins spécifiques


Les personnes diabétiques bénéficient d'un parcours particulier. Le podologue peut évaluer directement le risque podologique et prescrire les séances nécessaires, optimisant ainsi le suivi thérapeutique.

Relation podologue-médecin : complémentarité

La collaboration entre podologues et médecins s'avère essentielle pour une prise en charge globale du patient. Les podologues transmettent systématiquement leurs bilans diagnostics et comptes-rendus de soins aux médecins traitants. Cette communication bidirectionnelle permet d'affiner les stratégies thérapeutiques.

Dans le cas des patients diabétiques, le podologue informe le médecin de l'évolution du risque podologique, facilitant l'ajustement du traitement si nécessaire. Pour les pathologies complexes, des échanges réguliers entre ces professionnels garantissent une approche cohérente et personnalisée.

Cette synergie améliore la qualité des soins prodigués, en combinant l'expertise spécifique du podologue aux connaissances médicales générales du praticien. Elle contribue à une meilleure prévention et à un suivi plus efficace des affections du pied.


Tarifs et conventionnement des podologues

Les honoraires des pédicures-podologues varient selon leur secteur d'exercice. En secteur 1, ils appliquent les tarifs fixés par la convention nationale. Le secteur 2 autorise des dépassements, avec obligation de modération.

La grille tarifaire diffère selon les actes pratiqués. Par exemple, un bilan podologique initial coûte généralement plus cher qu'une séance de suivi. Les soins spécifiques comme l'orthoplastie ont aussi leurs propres barèmes.

L'affichage des prix dans le cabinet est obligatoire. Il doit inclure :

  • Les tarifs des consultations courantes
  • Le montant des dépassements éventuels
  • Les conditions de facturation des dispositifs médicaux


Le conventionnement influence directement la liberté tarifaire du praticien et les modalités de règlement pour les patients.


Évolutions récentes : loi RIST et perspectives

La promulgation de la loi RIST en mai 2023 a marqué un tournant majeur pour la profession de pédicure-podologue. Cette réforme a considérablement élargi le champ d'action de ces praticiens, leur permettant notamment de prescrire directement des orthèses plantaires.

L'impact de cette loi se fait déjà sentir sur le terrain. Les patients bénéficient d'un accès facilité aux soins podologiques, réduisant les délais de prise en charge.

Pour l'avenir, on peut envisager une évolution du rôle du podologue vers une pratique plus préventive. La possibilité d'évaluer le risque podologique chez les diabétiques ouvre la voie à une meilleure anticipation des complications.

Cette autonomie accrue pourrait également conduire à une redéfinition des collaborations interprofessionnelles, renforçant la place du podologue dans le parcours de santé.

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